Avec uniquement trois « sortie typée montagne » je ne risquais pas le surentrainement ou la fracture de fatigue …
En allant chercher mon dossard le jeudi 23 août à Vielle Aure, j’étais très inquiet et bien stressé. Heureusement sur place je retrouvais des copains qui allaient bien me changer les idées.
Après une courte nuit nous nous retrouvons à 5h00 du matin sur la place de Vielle-Aure au milieu d’un peu plus de 950 autres ultra trailers pour une première chaude journée en attendant les orages de la nuit et la pluie du samedi.

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Difficile d’appréhender une course de 160 km et de près de 50h00 : J’ai choisi de couper celle-ci en étapes :

  • La première me mènera à Artigues sur la route de La Mongie en passant par les cols du Portet et du Bastanet.
  • La 2ème nous fera monter au pic du Midi pour ensuite rejoindre la première base de vie : Villelongue.
  • La 3ème sera consacrée à la 1ère nuit pour rejoindre la station de Luz Aulian et une pause sieste. Cette étape me fait un peu peur avec ces 1800 m de dénivelé positif entre Villelongue et le sommet du Cabaliros puis ensuite la passage par Cauterets.
  • La 4ème étape consiste à rejoindre Tournaboup en passant par la base de vie d’Esquieze Sere.
  • La 5ème étape compte à peine : il ne restera que 30 km et l’abandon devient interdit !



L'étape 1monte de nuit à Espiaube pour nous montrer le lever de soleil sur les crêtes. Ensuite nous profitons du paysage sans qu'il fasse encore trop chaud. J'arrive à Artigues à 10h29 après 5h24, 29 km, 1950 m de D+ 1550 m D-

L'étape 2 est plus dure à cause de la température (un peu) et du soleil (beaucoup !). C'est l'occasion de monter pour la première fois au Pic du Midi :

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Il est 13h30 soit 8h25 de course pour 39 km, 3640 m de D+ et 1550m de D-. La montée au pic m'a couté quelques cartouches et j'arrive un peu vidé là-haut. La descente sur le ravitaillement du col du Sencours me permet de récupérer. Ensuite je retrouve la famille au lac d'Oncet : un pur plaisir surtout que je commence à sentir une petite fatigue.

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Pendant que les enfants continuent d'encourager les autres coureurs je repars avec Julien en direction d'Hautacam. Le parcours consiste en quatre cols pas très longs : trop pour moi. Par fierté je refuse de faire une pause dans le troisième col (le col de Bareilles) : je craque à 10 mètres du sommet et arrivée là-haut je vomis le peu qu'il reste dans mon estomac. Le col suivant (hourquette d'Ouscouaou) sera un long calvaire : les gens qui me croisent s’inquiètent un peu quand il voit ma tête.
Hautacam: il est 19h25 cela fait 14h20 pour 62 km, 4390 m de D+ et 3680 m de D-.
Je suis à 2h30 de la barrière horaire mais relativement inquiet pour la suite. Je monte péniblement à 300m/h et il me reste à avaler la montée au Cabaliros. Si je n'arrive pas à m'alimenter de nouveau à Villelongue c'est mort !
J'envoie un nouveau SMS à Chris qui sentant le besoin de soutien me retrouve à Villelongue à 21h16. Ce sera l'occasion d'une énorme pause où je me force à manger. Je vois Fredo et Francky repartir sans beaucoup d'espoir de les revoir sur le parcours: rendez-vous dimanche. A 22h38 je repars en ayant bien récupéré. La présence de la famille en soutien est un plus indéniable !
Mon objectif est d'aller dormir à Aulian, la station de Luz. Je me refais une santé dans la montée du Cabaliros où j'arrive à 3h30 soit 22h25 de course pour 89 km, 6360 m de D+ et 4820 m de D-

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La pause à Pouy Droumide au milieu de la montée tenue par une bande de jeunes fait un bien fou !
Je redescends assez vite sur Cauterets (passage à 6h00 du matin soit 3h15 d'avance sur la barrière horaire) puis fait une montée lente du col de Riou afin de laisser le corps s'endormir. J'arrive à Aulian (9h19 soit 28h14 pour 110 km, 7380 m de D+ et 6460 m de D-) fatigué : j'arrive à dormir 15 minutes ! Je me réveille en pleine forme : Après trois chutes dans l'herbe et les cailloux j'arrive finalement à Esquièze-Sere et je retrouve toute la famille.

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Je pique le repas de Chris, la soupe des ravito je n'en peux plus. Après m'être occupé de mes ampoules je repars chargé à bloc pour finir. On sent par contre que la nuit a aussi été bien courte pour mon coach :

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Après une remontée de la vallée de Barèges assez haut, j'arrive à Tournaboup à 15h36 soit 34h31 pour 131 km, 8230m de D+ et7590 m de D-

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Après 25 minutes de pause pour discuter avec les coureurs du 80 km que nous rejoignons, dire au revoir à mes parents qui rentrent je dis bonne nuit à la petite famille car vu la douleur liée aux ampoules je ne pense pas tenir le rythme pour arriver avant minuit à Vielle Aure.

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C'est dommage car en montée j'ai encore beaucoup de jus (je tiens encore du 700 à 800 m/h) et je peux doubler les coureurs du 80 km. Dans la descente du col de Barèges (18h17 soit 37h12 pour 139 km, 9260 m de D+ et 7590 m de D-) Orel me rattrape et me tient compagnie jusqu'au dernier ravitaillement. Lui en profite alors que je préfère avancer très vite dans cette dernière montée puis très lentement dans le brouillard au milieu des pistes de ski, de la boue et des racines. Pendant ce temps-là mes premiers supporters se refont la cerise pour pouvoir m’accueillir :

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L'envie de ne pas les décevoir me refait courir sur les derniers kilomètres (Arrivée à 23h37 soit 42h32 pour 168 km, 9600 m de D+ au GPS)

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Je retrouve ensuite Orel, Fredo, sa copine et Julien arrivés bien avant moi pour une première bière de récup. Elle permettra d'oublier aussi le ridicule cadeau de finisher !

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Le lendemain nous nous retrouvons pour un pique-nique bien achalandé en solide et liquide.

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Le parcours sur Openrunner :



En conclusion :

  1. Le GRP version 160 se rapproche plus d'une énorme rando que d'une course à condition de pouvoir monter sur de petite rando à 800m/h
  2. Aux bases de vie il vaut mieux prévoir son propre ravitaillement (avec des trucs qui font vraiment envie)
  3. Aux bases de vie prévoir savon et serviette pour faire un brin de toilette