Rencontre avec Guillaume Le Blanc autour de son ouvrage Courir...méditations physiques (Ed. Flammarion)
Jeudi 14 Février à 20h00 à Blanquefort - Médiathèque Assia Djebar, animée par Xavier Lacarce
Guillaume le Blanc (né en 1966) est un philosophe et écrivain français. Il est professeur de philosophie à l'Université Michel-de-Montaigne - Bordeaux III. Son travail porte essentiellement sur la question de la « critique sociale ». Il étudie plus spécifiquement les limites complexes qui distinguent précarité, exclusion, vie décente et normalité. Il a publié sur ce sujet : Les maladies de l'homme normal (Editions du Passant, 2004) ; Vies ordinaires, vies précaires (Seuil, 2007) ; L'invisibilité sociale (PUF, 2009), ainsi qu'un roman : Sans domicile fixe (Ed. du passant, 2004).
Les philosophes ne traitent jamais de la course à pied ; déjà les Grecs faisaient l'éloge de la tortue marcheuse, mais disqualifiaient le vaillant Achille, pris dans la folie de ses enjambées...
Guillaume Le Blanc, coureur de fond lui-même, s'oppose ici à cette tradition : en autant de textes qu'il y a de kilomètres au marathon, il va à la rencontre des millions de joggers qui ignorent parfois leur propre sagesse. Il brosse pour cela de nombreux portraits, de Guy Drut aux fuyards des sociétés modernes, en passant par les marathoniens de New York ou d'Amsterdam. Il montre que la course permet de tester les philosophies (si l'on démarre kantien, on finit toujours spinoziste...). Il la ressaisit enfin comme une expérience du temps, et révèle sa vraie nature : la course est l'épreuve d'un pouvoir intérieur.
« ...Le Blanc n'écrit pas un «livre», où seraient patiemment empilées les thèses qu'une philosophie souveraine élaborerait en observant «la course» comme on observe une entité morte et réduite à des concepts. Il «philosophe en courant», pourrait-on dire, capte au vol les pensées qui sortent éphémères du corps en mouvement, et, comme les foulées ouvrent le chemin, il ouvre, en 42 «textes» - autant que le nombre de kilomètres du marathon - une «nouvelle scène» où se déploie «le théâtre de la course» et se déplie «la carte de tous ses usages». Libération – octobre 2012