CR : Les 100 km de Belves
Par ki3404 le mardi, avril 29 2008, 14:24 - Running - Lien permanent
Le compte rendu de mon premier 100 km : les 100 km du Perigord noir sous le soleil
Des années que je rêvais de toucher à cette épreuve mythique de l'ultra : le 100 km. Le choix s'est naturellement porté sur le plus proche de chez moi : les 100 km du Périgord noir.
Après 2 mois de préparation spécifique, je me retrouve ce samedi matin sur la ligne de départ un peu perdu : je me sens tout petit devant l'épreuve qui m'attend. Christelle doit me suivre en vélo. Elle m'attend au kilomètre 7 avec les autres suiveurs. La météo s'annonce chaude pour la première fois de la saison et cela m'inquiète un peu car je n'aime pas du tout le soleil. De plus, j'avais espéré un peu de brouillard pour la matinée : perdu !
Après un petit tour d'échauffement dans le village, nous descendons la côte de Belvès que nous espérons tous remonter cet après-midi. Un ravitaillement est prévu en bas de la côte à Fongauffier au bout de 3,5 km mais je le loupe (pourtant je l'ai cherché) et comme je n'ai rien sur moi j'attends celui de Siorac au kilomètre 7. Au kilomètre 8, nous retrouvons nos suiveurs: il y a du monde et je mets un peu de temps à la trouver. Mais que je suis heureux de la voir et de savoir que je vais partager cette journée d'émotion avec elle.
Je passe le kilomètre 10 en 0h55 : un peu trop rapide, du coup je ralentis. Toutes les 19 minutes je marche 1 minute pour m'alimenter. Du coup Chris passe son temps à faire des arrêts au ravito et à me rattraper. Pour tout arranger, en serrant le vélo sur le porte vélo de la voiture, j'ai voilé la roue arrière : le frein frotte et tout le monde trouve cela un peu ... insupportable. Avec l'aide d'un autre suiveur elle enlève le patin arrière : un grand MERCI à lui. Elle fera le reste de la course avec uniquement le frein avant et donc en restant très prudente dans les descentes.
Les kilomètres passent, le paysage est magnifique mais la chaleur monte doucement. Je passe au kilomètre 20 en 1h55.
Puis au kilomètre 30 en 3h00 et enfin au kilomètre 40 en 4h05. Les jambes réagissent bien mais la tête commence à souffrir de la chaleur. Vers le 46eme km, un long, très long faux plat mène à Sarlat: c'est une phase un peu dure, du coup je m'offre une bonne pause au Stade où pour la première fois (et dernière fois heureusement) les bénévoles seront moins sympas (Ils ne veulent que l'on remplisse les bidons d'eau par exemple...)
Nous repartons du stade sous le cagnard en débutant par une petite montée. Une longue descente, par moment à l'ombre heureusement, nous mène jusqu'à la Dordogne. Ensuite, jusqu'à Castelnaud et la traversée de la Dordogne, l'ombre va se faire rare. Le bitume renvoie la chaleur : j'ai l'impression de courir dans un four !
L'arrivée à Castelnaud sera pour moi l'occasion du premier coup de bambou : une petite boucle où l'on croise les coureurs qui nous précèdent. Je fais un arrêt au ravitaillement proche d'un petit camping. Je profite des WC pour m'assoir au frais et pour me "vider" un peu ... Je ne repartirai que 20 minutes plus tard en marchant avec beaucoup trop de points blancs devant moi : j'ai peur de l'abandon. Sur le coup je pense à une hypoglycémie, en fait c'est plus probablement le début d'un coup de chaleur. En effet, dès que l'on revient à l'ombre, j'arrive à relancer la machine sur un petit rythme. Nous longeons un long moment la Dordogne au frais. Je retrouve du plaisir et je me vois finir doucement en moins de 12h00. Mais après le passage sous le château des Milandes, quelques kilomètres (2 ou 3) me font vaciller : je m'arrête sur un banc (au soleil) au ravitaillement de Allas les Mines : les chaises à l'ombre sont prises par des accompagnateurs et je ne suis pas assez lucide pour écouter Chris qui me dit de prendre des chaises libres un peu plus loin à l'ombre ...
J'ai peur de l'abandon et je repars au bout de quelques minutes en marchant, la vue complètement troublée, jusqu'au pont sur la Dordogne où je m'assois enfin à l'ombre. Là, 15 minutes de repos et de paroles réconfortantes de mon accompagnatrice de charme me permettront de repartir. Elle va surtout me forcer à absorber du sucre (vive la compote à boire et les BN matin) et à vérifier que je m'alimente à nouveau régulièrement en sucre. Quelques kilomètres de marche puis j'arrive à relancer. Je vais lentement rattraper certains de mes compagnons d'infortune. A chaque fois ce sera l'occasion de marcher un peu avec eux pour discuter, les encourager, puis repartir.
Au panneau 97 km, sentant que je suis sûr d'arriver sous les 13h00 si je ne craque pas, je préfère me mettre à marcher pour éviter tout gros coup de bambou dans la montée finale. J'ai eu raison car dans cette montée je suis complètement vidé. Je cours sur les derniers 200 mètres tirés par un groupe de trois : je franchis la ligne d'arrivée en 12h57 HEUREUX !! A ce moment là ma seule déception sera de ne pas avoir passé cette ligne avec ma suiveuse car ce 100 km c'est aussi le sien !
Commentaires
Bravo et félictations pour ton épreuve, content que tu es réussis, te voilà centbornar comme on dit, j'espère l'être dans 10 jours. A plus sur une course prochaine.
Féléicitations ! Et quelle chaleur en effet :-(( De mon coté, j'ai eu deux (gros gros) coups de mou au 67ième (comme toi... et beaucoup de coureurs j'ai l'impression) et 95ième km. Mais je finis plus d'une heure apres toi...
Malgres ces moment de moins bien (heu, c'est peu de le dire), qu'une seule idee : repartir. L'ultra, c'est magique.
Bravo encore pour ce premier 100
Bravo !
La journée fût en effet chaude... Pas mal négocié pour un 1er et vu les conditions.
A + sur un autre 100 km (qui sera mon 1er, n'ayant pas pris le départ à Belvès..)
Félicitation et bienvenue dans la Famille Centbornard !!!!
et Bravo pour ton CR et le Ptit film
Ps: j'ai resenti la meme chose que toi l'année derniere en passant la ligne d'arrivée sans mon suiveur car c'est aussi le LEUR !!!
Bravo